dimanche 7 décembre 2008




Pourquoi faut-il se dire adieu ? Michel Polnareff
Cette chanson est l'une de celles que François a envoyées à Christian avant de partir.

Croisière dans les calanques de Cassis en juin 2008

samedi 6 décembre 2008

François, mon grand-frère


Je veux juste te dire que je ressens une profonde tristesse,
un vide immense qui n’a d’égal que l’effroi que m’inspire la violence
de ton geste.


J’aurais aimé passer encore un moment avec toi, mais le désespoir t’a entraîné là où tu n’aurais pas voulu aller, enfin pas si tôt.

Il me semble que nous aurions pu apprendre nous aussi, auprès de toi, l’attention et la compassion que tu manifestais à tous ceux que tu allais voir à l’hôpital, oncles, cousins, amis…
Je me souviens de la joie avec laquelle tu allais pêcher des petites crevettes roses pour les porter à Papa (mourant) à la clinique d’Auray.

Je ne peux m’empêcher d’en vouloir aux médecins qui, sans le vouloir, mais par maladresse, ont provoqué une angoisse insoutenable et précipité ta fin (sans te laisser aucune espérance, alors que toute opération comporte aussi une part d’imprévu et de bonnes surprises, j’en ai des exemples).

Je garde le souvenir d’une accalmie en mer, au large de l’île de Groix, où tu chantais gaiement avec nous : « Qu’est-ce que j’ai dans ma p’tite tê-te à rêver comme ça le soi-oir… »

Maintenant que tu as retrouvé là-haut nos chers parents, je sais que tu vas continuer à partager nos joies et nos peines.

Tu restes de toute façon vivant dans nos cœurs.

Florence

vendredi 5 décembre 2008

A Claire, Geneviève, Laurence et Olivier

La façon dont François a mené son dernier combat m’inspire un profond respect et une infinie tristesse. Car, à une époque où la science et la médecine, parce qu’elles en ont le pouvoir et la légitimité, s’approprient trop souvent nos derniers instants, on ne peut que pleurer et saluer le courage de celui qui a préféré s’y soustraire.


Bernard (texte lu à la cérémonie)

mercredi 3 décembre 2008

Croisière sur le Canal de Garonne

Vendredi 24 septembre 2004 :
“Départ compliqué car nous sommes coincés sur un débarcadère de bateaux. 30 minutes d'effort avant de démarrer à 10h05. Il pleut et nous sommes trempés. Le vent se lève. Au passage de l'écluse de l'AURIOLE, la pluie s'arrête et on voit un peu de bleu. Arrivons aux trois écluses de Castets Dorthes qui permettent de rejoindre la Garonne à 12h45. Clarisse a barré et tourné la perche pour ouvrir l'écluse. Nos mecs sont au repos !! J'ai pris une douche et lavé mes cheveux. Temps magnifique. On est monté dans Castets et fait du charme au boucher pour qu'il nous cuise un poulet. On va faire bombance !”  

Marie-Christine, journal de bord

mardi 2 décembre 2008

Je suis debout au bord de la plage

Je suis debout au bord de la plage.
Un voilier passe dans la brise du matin et part vers l’océan.
Il est la beauté, il est la vie.
Je le regarde jusqu’à ce qu’il disparaisse à l’horizon.
Quelqu’un à côté de moi dit : « il est parti ».
Parti vers où, parti de mon regard, c’est tout.
Son mât est toujours aussi haut,
sa coque a toujours la force de porter sa charge humaine.
Sa disparition totale de ma vue est en moi, pas en lui.
Et juste au moment où quelqu’un auprès de moi dit : « il est parti »,
Il y en a d’autres qui, le voyant pointer à l’horizon et venir à eux,
S’exclament avec joie : « le voilà ».
C’est ça la mort.

William Blake

lundi 1 décembre 2008

Francois testant "la botte de Nevers" avec Thomas




Témoignage d'Olivier, Laurence & Geneviève lu pendant la célébration

Papa,

Tu as choisi de nous quitter, brutalement, après avoir tenu à revoir une dernière fois tes enfants et tes petits enfants. Jamais nous n’aurions imaginé que tu en arriverais à cet extrême.
Ce sombre sentiment d’abandon qui nous a envahi, petit à petit s’éclaircit en nous.

Tu as préféré épargner à tes proches et à toi-même cette insupportable perte de contrôle de ton corps et de ton esprit, qui, rapidement gagnait sur toi.
Nous regrettons de n’avoir pu deviner tous ces sentiments que tu gardais profondément enfouis au plus profond de toi.
Ta souffrance, nous étions prêt à la partager, tous ensemble, pour avoir avec toi encore quelques beaux instants de bonheur.

Nous ressentons déjà terriblement ton absence, mais tu resteras toujours présent dans nos cœurs.
Plus jamais Audrey, Caroline, Manon et Thomas ne reverront leur « dadou », et tes petits enfants à venir ne riront jamais à tes mimiques et à ton humour.
Tu semblais tellement heureux dans ces moments là, entouré des tiens.

La Bretagne, et plus particulièrement Kerlavarec, te transformait : tu renaissais à la vue de la mer, des voiliers…
C’est pour cette raison que nous souhaitons que tu y reposes dorénavant, auprès de tes parents que tu chérissais tant.

Ton choix, de nous quitter, nous le respectons et honorons ton courage et ta volonté de ne jamais laisser place à l’inconnu, et de toujours rester maître de toi-même.

Papa,
Où que tu sois
Tu resteras dans nos cœurs.

Croisière en Corse


Un marin, un ami avec qui c'était un plaisir de naviguer,
Hélène et Joël Outin

dimanche 30 novembre 2008




Fernand, Jacques Brel (Album Jef)

Carte envoyée par Monique et Bruno Corriol

Transat 2004 avec Christian

Témoignage de Christian aux funérailles de François

Non ! Non François, tu n’es pas tout seul à ton enterrement, contrairement au Fernand de la chanson de Jacques Brel, chanson que tu m’as envoyée 4 heures avant que tu ne disparaisses, et que je n’ai découverte qu’après.
Tu sais, François, Il y a beaucoup du monde autour de toi, beaucoup de monde qui t’aime.
Je sais bien que tu n’es pas un homme qui parlait trop de toi, ni de tes sentiments, ni de tes joies, ni de tes douleurs.
C’est pour cela que tu as souffert de constater l’accélération de la diminution inexorable de tes capacités physiques et intellectuelles.

Tu n’as jamais extériorisé ta grande émotivité. Ta braise intérieure n’a jamais réussit à faire fondre l’épaisse glace de tes apparences. Tu as un cœur fait pour les affections profondes mais distantes, pour les amitiés délicates mais bourrues.
Tu as protégé ta pudeur et ton intimité par l’humour et l’ironie au risque de froisser ou désorienter ton interlocuteur.
Ta grande sensibilité n’a pas trouvé son moyen d’expression. Comme l’albatros du poète, tes ailes de géant t’ont empêché de marcher. Les Brel, Brassens et Barbara que tu as toujours beaucoup écoutés avaient les sentiments et les mots, la subtilité et la délicatesse que tu aurais aimé posséder.

Tu n’as jamais été un grand optimiste et ton esprit acéré savait juger derrière le faux semblant ou les illusions. Il arrivait même que tes jugements s’expriment en dehors des usages de la diplomatie !
La forte fidélité à tes idées, à tes amis, à ta famille a pu te rendre, quelquefois, un peu intransigeant.

C’est en famille, justement, que tu retrouvais ta figure de lumière, que tu revivais, que tu devenais attentionné auprès de chacun. Ce sont les souvenirs familiaux et les perspectives des rencontres à venir avec tes enfants, tes petits enfants, tes frères, tes sœurs et aussi le cercle de la famille plus large qui te faisaient patienter dans les longs intervalles.

Le golfe du Morbihan, région où tu vas retourner pour toujours, t’apportait le bonheur. Le grand large sur un voilier te retrouvait vibrant, souriant, riant et même entreprenant.
Tu viens d’entamer ta dernière croisière, la plus longue, celle pour l’infini, celle de l’éternité. Néanmoins, nous savons que tu es, aussi, passé dans la pièce d’à côté. Nous allons continuer à te parler, comme nous l’avons toujours fait, sans prendre un air solennel ou triste.

Adieu François, adieu ! Tu es à Dieu maintenant.
Ou plutôt, à bientôt, car nous nous retrouverons tous un jour.

vendredi 28 novembre 2008

François et l'oie blanche

à François, mon frère

Une facétie de plus, mon cher François, hélas la dernière : 
acte courageux et plein d’amour envers nous tous, ta famille et tes amis.


Nous tous à qui tu as su épargner les conséquences désastreuses d’une maladie qui te rongeait et que tu ne parvenais plus à contrôler. Dommage que la Société n’ait pas encore mis au point un procédé moins brutal pour aider les désespérés à quitter les leurs !


Merci, François, pour tous les drames de déchéances que tu nous as évités ! Nous garderons tous de toi l’image d’un homme bon et courageux !

Que “l’Au-delà” t’accueille ainsi, et avec la joie que ton humour savait si bien générer !


à Claire, ma chère belle-soeur,

Geneviève, Laurence et Olivier,


Je comprends le ressentiment entraîné par ce départ égocentrique...

Pardonnez et oubliez vite !


Henri

jeudi 27 novembre 2008

quelques jours avec lui…

…de passage à Kerlavarec, Jeanne est toute petite encore. Claire et François sont là. Olivier joue de la guitare à l'abri du vent. François dans son fauteuil, impassible et bien présent pourtant. Il lit le journal. Il dit quelque chose de drôle, dont il ne rit pas lui-même. François dehors, il regarde la petite crique en bas, se retourne. Si c'est un acteur, c'est un peu Lee Marvin (mercenaire), un peu André François (celui qui jouait des pdg dans les films des années 70). Pas beaucoup de paroles échangées, des choses qui passent par les yeux. Bienveillant mais pas facile à scruter, le regard de François. J'essaie encore une fois, il y a quelque chose d'amusé, de grave aussi… et puis il n'est plus là. Salut, François. 

François G.

Pensées...

Cher François,
C'est emplie d'émotion que je contemple
cette photo de toi à Kerlavarec.
Cette image restera gravée en moi,
symbole de ta passion pour la Bretagne.
je garderai aussi de toi l'image d'un homme sensible,
blagueur et provocateur.
Adieu mon oncle.

Ma chère Claire, mes chers cousins,
je partage votre douleur et suis de tout coeur avec vous.
Je vous embrasse bien fort.
A très bientôt.

Valérie

mercredi 26 novembre 2008




Vieillir, Jacques Brel (Album les Marquises)

Kerlavarec



Quel terrible choc

Toutes mes pensées sont pour Claire,
Geneviève, Laurence et Olivier,
et bien sûr pour toi François

J'ai cette chanson de Brel
qui revient en boucle dans ma tête :

Mourir, cela n'est rien
Mourir, la belle affaire !
Mais vieillir… Oh ! vieillir

Mourir de faire le pitre
Pour dérider l' désert
Mourir face au cancer
Par arrêt de l'arbitre

Peut-être faisait-elle partie du lot
que tu as envoyé à Christian lundi soir (?)

Adieu l'arbitre, je t'aimais bien tu sais.

A bientôt Claire, Geneviève, Laurence et Olivier
Je vous embrasse très fort,

Stéphanie