Non ! Non François, tu n’es pas tout seul à ton enterrement, contrairement au Fernand de la chanson de Jacques Brel, chanson que tu m’as envoyée 4 heures avant que tu ne disparaisses, et que je n’ai découverte qu’après.
Tu sais, François, Il y a beaucoup du monde autour de toi, beaucoup de monde qui t’aime.
Je sais bien que tu n’es pas un homme qui parlait trop de toi, ni de tes sentiments, ni de tes joies, ni de tes douleurs.
C’est pour cela que tu as souffert de constater l’accélération de la diminution inexorable de tes capacités physiques et intellectuelles.
Tu n’as jamais extériorisé ta grande émotivité. Ta braise intérieure n’a jamais réussit à faire fondre l’épaisse glace de tes apparences. Tu as un cœur fait pour les affections profondes mais distantes, pour les amitiés délicates mais bourrues.
Tu as protégé ta pudeur et ton intimité par l’humour et l’ironie au risque de froisser ou désorienter ton interlocuteur.
Ta grande sensibilité n’a pas trouvé son moyen d’expression. Comme l’albatros du poète, tes ailes de géant t’ont empêché de marcher. Les Brel, Brassens et Barbara que tu as toujours beaucoup écoutés avaient les sentiments et les mots, la subtilité et la délicatesse que tu aurais aimé posséder.
Tu n’as jamais été un grand optimiste et ton esprit acéré savait juger derrière le faux semblant ou les illusions. Il arrivait même que tes jugements s’expriment en dehors des usages de la diplomatie !
La forte fidélité à tes idées, à tes amis, à ta famille a pu te rendre, quelquefois, un peu intransigeant.
C’est en famille, justement, que tu retrouvais ta figure de lumière, que tu revivais, que tu devenais attentionné auprès de chacun. Ce sont les souvenirs familiaux et les perspectives des rencontres à venir avec tes enfants, tes petits enfants, tes frères, tes sœurs et aussi le cercle de la famille plus large qui te faisaient patienter dans les longs intervalles.
Le golfe du Morbihan, région où tu vas retourner pour toujours, t’apportait le bonheur. Le grand large sur un voilier te retrouvait vibrant, souriant, riant et même entreprenant.
Tu viens d’entamer ta dernière croisière, la plus longue, celle pour l’infini, celle de l’éternité. Néanmoins, nous savons que tu es, aussi, passé dans la pièce d’à côté. Nous allons continuer à te parler, comme nous l’avons toujours fait, sans prendre un air solennel ou triste.
Adieu François, adieu ! Tu es à Dieu maintenant.
Ou plutôt, à bientôt, car nous nous retrouverons tous un jour.
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